Revues
La Cause du Désir
La Cause du désir n°101
"Mariages et arrangements"
Collectif
L’institution maritale a connu de nombreuses mutations ces dernières années.
La Cause du désir contribue à les éclairer avec ce numéro consacré à la variété des usages du mariage.
Présentation
Quel éclairage la psychanalyse peut-elle apporter sur le mariage, de sa forme la plus ancienne, hétéro- , à ses formes plus contemporaines, homo- ou avec soi-même – la « sologamie » ? Si le XXIe siècle a connu un regain d’intérêt pour le mariage, c’est probablement parce qu’il s’est vidé de son sens traditionnel, séculaire, de transmission du patrimoine.
Ce numéro de La Cause du désir s’intéresse donc aux mariages et à leur diversité aujourd’hui. Textes théoriques et cas cliniques déplient comment les êtres parlants font usage de cette institution infiniment variée.
Points forts
- Deux entretiens : Marc Minkowski, chef d’orchestre, autour des mises en scène des « Noces de Figaro » de Mozart et l’anthropologue Maurice Godelier sur le mariage aujourd’hui.
- L’approche psychanalytique du mariage à partir de textes théoriques, de cas cliniques, et de témoignages de fin d’analyse.
- Un texte inédit de Jacques Lacan : « Le jouir de l’être parlant s’articule »
- Le caractère performatif du mariage commenté par Jacques-Alain Miller, qui distingue ici le « pour de vrai », le semblant et le réel.
Éditorial
Fabian Fajnwaks
Archives Lacan
La déclaration de Jacques Lacan en juillet 1973, Laura Sokolowsky
« Le jouir de l’être parlant s’articule », Jacques Lacan
Persistance du mariage
La vérité de l’acte sexuel, Gil Caroz
Avec quoi se marie-t-on ? Esthela Solano-Suàrez
Clinique du malentendu et du quiproquo, Pierre Naveau
La psychanalyse au XXIe siècle
Présentation, Pascale Fari
Pour de vrai, et cetera, Jacques-Alain Miller
Nouveaux arrangements
Les noms du mariage, Marga Auré
Vive les mariés ! Anaëlle Lebovits-Quenehen
Rencontre avec Marc Minkowski
La voix et le coeur, propos recueillis par Marie-Hélène Brousse,
Ariane Chottin & Omaïra Meseguer
Combats et controverses. Histoires de psychanalyse.
Freud et la thèse du « second mariage ». Une perspective transhistorique,
Agnès Aflalo
Ce que la clinique nous enseigne
Maldonne, Marie-Hélène Roch
Une femme, un rempart, Alexandra Lavigne Zins
Mariée avec son double, Hélène Bonnaud
Un dé-mariage ? Vanessa Sudreau
Le mariage, un garde-fou, Hélène Deltombe
« Oui, mais pas maintenant », Beatriz Gonzalez-Renou
Sauvée, Ana Inés Vasquez
« Se passer la corde au cou », Fatiha Belghomari
À la lettre
Le mariage de Nevers, Omaïra Meseguer
Rencontre avec Maurice Godelier
Don, échange et parenté, propos recueillis par Fabian Fajnwaks,
Clément Fromentin & Pascal Pernot
La passe. L’aventure du siècle.
Premiers témoignages
L’amur de l’amour, Anne Béraud
« Chut », Myriam Chérel
Partenaire-sinthome 3
Elle, m’affame, Dominique Holvoet
Une partenaire à éclipse, Bénédicte Jullien
Dés-hystoire de lame, Daniel Pasqualin
Un miroir de notre civilisation : séries et cinéma
Qu’attendent les héroïnes de la bague au doigt ? Sandrine Corouge
Une oeuvre et son invité à écrire…
La robe de mariée de Jean Paul Gaultier
Jean Paul Gaultier : de fil en aiguille… Une relique de style, Patrick Hollender
Marginalia
Les secrets de Bronzino, Gustavo Freda
Brèves de divan
Bruno de Halleux ; Dominique Carpentier ; Michel Grollier ; Gilles Mouillac
Les êtres parlants sont toujours mariés : mariés à leur partenaire mais aussi à leur symptôme, à l’objet de leur fantasme, à la répétition qu’il commande, à leurs identifications et aux personnages auxquels elles se rattachent. Faire une analyse permet de s’en apercevoir et d’y consentir, ou pas, une fois que l’on accepte de vouloir ce qu’on désire. Le partenaire peut se retrouver réinstitué à sa place ou délogé pour se voir remplacé par un autre plus en accord avec les nouvelles coordonnées de jouissance du sujet. D’où le titre de ce numéro de La Cause du désir : mariages au pluriel pour signifier leur variété, leur varité.
Mais, au fond, qu’est-ce qui pousse encore à vouloir se marier au XXIe siècle ? Les historiens nous expliquent que le mariage, institution religieuse et civile vouée à la transmission du patrimoine, a traversé les époques pour arriver à la nôtre presqu’inchangé et se trouver en quelque sorte délocalisé. Si le XXe siècle a infléchi l’histoire pour que l’amour soit convié à cette union, là où auparavant la plupart des mariages étaient arrangés, pour beaucoup de sociologues ce changement a été la cause principale de la chute de l’intérêt pour cette institution dans les dernières décennies du siècle passé. On n’avait plus besoin de se marier pour s’aimer, et la dimension d’engagement semblait davantage liée à la possibilité de faire un enfant qu’à l’alliance réunissant deux sujets.
Ce début du XXIe siècle semble marqué d’un regain d’intérêt pour le mariage.