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Séminaire Clinique et Politique des Institutions

Séminaire Clinique et Politiques des Institutions

Corps et Institution

7 jeudis sur l'année académique à 21h

Pour personne, le corps n’est une évidence. Il fout le camp à chaque instant. Même le névrosé, qui croit qu’il l’a, a un rapport anormal au corps.

Les familles ou les sujets qui s’adressent à une institution, viennent se plaindre de quelque chose qui ne va pas avec le corps. Ce corps du parlêtre a été percuté par le langage. Par exemple un enfant inéducable, bien que ses parents fassent tout ce qu’ils peuvent pour ne pas le laisser en plan ni avec ce corps ni avec la dimension de la parole. Il y a quelque chose qui ne veut pas céder au niveau de la jouissance, pour l’enfant ou l’adulte et qui entraîne un décrochage de l’école, de la famille, du travail, en bref, de tout lien social. Nous accueillons de tels sujets qui sont soumis à ce trop de jouissance qui envahit leur corps et qui tentent de s’en protéger.

Il y aura donc une extraction à produire. Mais si nous accueillons ce corps en détresse, notre réponse ne doit pas être éducative. L’extraction que nous soutenons est singulière, elle ne relève pas d’une solution standard. Si un corps se jouit de lui-même, il n’empêche que nous tentions d’en être partenaire, avec notre corps réglé. Comment ce réglage du corps de l’intervenant peut-il se faire ? Certainement pas par les bonnes pratiques ou la bonne éducation, mais bien plutôt par une prise en compte de sa part de jouissance dont la mesure n’est jamais mieux prise que dans la cure analytique, même si les supervisions individuelles ou d’équipe peuvent également y contribuer.

Nous tenterons donc de repérer dans les cas cliniques qui nous seront présentés, comment est sollicité aussi le corps de l’intervenant dans l’institution, voire l’institution comme corps.

Daniel Pasqualin