Conférences du Champ freudien à Bruxelles - Dominique Laurent

Nous avons l’intention de développer les différentes figures du délire dans l’enseignement de Lacan.

On peut dire que si Freud a abordé la psychanalyse par l’hystérie, Lacan y entre, lui, par la psychose. Son premier grand texte est sa thèse consacrée au délire d’Aimée qu’il aborde aussi en rapport à la grande clinique psychiatrique classique.

Avec le cas Schreber, dans le Séminaire III et dans la « Question préliminaire », nous trouvons les fondamentaux de la clinique lacanienne des psychoses. Le délire a la même structure que le phénomène élémentaire, mais il en est aussi le processus de guérison puisqu’il se présente comme métaphore délirante à la place de la métaphore paternelle défaillante.

Avec Joyce, on passe du délire à toutes les formes de suppléances, au-delà de la pluralisation des Noms-du-Père. La clinique borroméenne se substitue ici au binaire névrose-psychose, ouvrant à une certaine continuité des structures et à la notion de psychose ordinaire.

Enfin, l’expression « Tout le monde délire » fait apparaitre une dépathologisation de la clinique au bénéfice des modes de vie, qui n’empêchent pas d’être délirant d’un délire toujours plus partagé.

Juillet 2022

Alexandre Stevens