Événement exceptionnel
Les moteurs de la ségrégation
Conférence du Bureau de Ville de Liège avec Laurent Dupont
Samedi 5 avril 2025 à 14h30

Citations de Jacques-Alain Miller
1 .
« Être immigré, c’est aussi le statut même du sujet dans la psychanalyse. Le sujet comme tel, défini par sa place dans l’Autre, est un immigré. Sa place n’est pas définie par le même, étant donné que L’Autre est le seul chez-soi. Pour le sujet, ce pays étranger est son pays natal ».
Miller J.-A., « Les causes obscures du racisme », Mental, n° 38, novembre 2018, p. 141.
2.
« La haine de l’Autre est quelque chose de plus que l’agressivité. Dans cette agressivité, une constante mérite le nom de haine, elle vise le réel dans l’Autre. Qu’est-ce qui fait que cet Autre est Autre pour qu’on puisse le haïr, le haïr dans son être ? C’est la haine de la jouissance de l’Autre. C’est la forme la plus générale du racisme moderne tel que nous le vérifions. C’est la haine de la façon particulière dont l’Autre jouit. Le voisin a tendance à vous déranger parce qu’il ne fait pas la fête comme vous. S’il ne fait pas la fête comme vous, il jouit autrement que vous, ce à quoi vous êtes intolérant. On veut bien reconnaître son prochain dans l’Autre, mais à condition qu’il ne soit pas son voisin. On veut bien l’aimer comme soi-même, mais surtout quand il est loin, séparé. »
Miller J.-A., « Les causes obscures du racisme », Mental, n° 38, novembre 2018, p. 148.
3.
« L’essentiel dans cette affaire est que l’Autre vous soutire une part indue de jouissance. C’est la constante. La question de la tolérance ou de l’intolérance ne vise pas du tout le sujet de la science. Elle se place à un autre niveau qui est celui de la tolérance ou de l’intolérance à la jouissance de l’Autre – de l’Autre en tant qu’il est foncièrement celui qui me dérobe la mienne. »
Miller J.-A., « Les causes obscures du racisme », Mental, n° 38, novembre 2018, p. 149.