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Séminaire Psychanalyse et cinéma

Séminaire Psychanalyse et Cinéma de l'ACF-Belgique

« Les Désarrois de l’élève Törless » avec Clotilde Leguil

Samedi 02 novembre 2024 à 10h30

Argument

Les Désarrois de l’élève Törless, paru en 1906, est le premier roman de Robert Musil–écrivain autrichien, contemporain de Freud. Il apparait « comme l’un des premiers à avoir décrit un discours toxique et l’expérience trouble qui l’accompagne » dit Clotilde Leguil dans son dernier essai. Musil décrit, en effet, ce qu’on appelle aujourd’hui « une mécanique de l’emprise ». Il nous montre avant l’heure, « la mise en œuvre d’une logique de harcèlement au sein d’une communauté éducative. Emprise, donc et harcèlement car cela va toujours ensemble ». Il nous mène dans cette zone obscure du « se laisser faire, entre angoisse, forçage et jouissance ». Le cinéaste franco-allemand Volker Schlöndorff offre quant à lui une interprétation de ce roman au cinéma et nous fait entrevoir en quoi les discours de deux des protagonistes du roman préfigurent le discours nazi, ce discours qui ordonne de faire le mal « au nom d’une légalité instrumentalisée » par le régime autoritaire.

 

A l’issue de la projection du film, le séminaire Psychanalyse et Cinéma en collaboration avec la biblio de l’ACF-B, aurons le plaisir de nous entretenir avec Clotilde Leguil, psychanalyste, membre de l’ECF, dont le dernier essai « L’ère du toxique » explore la notion de « toxique » et en fait un des noms actuels du malaise dans la civilisation. Notre invitée sondera le malaise, la fragilité et le danger de l’expérience toxique, à partir de cette histoire particulière du roman de Robert Musil, avec le support  du film de Volkner Schlöndorff.

Présentation du séminaire Psychanalyse et Cinéma, initiative de l’ACF-B

Le Séminaire Psychanalyse et cinéma est constitué de praticiens psychanalystes cinéphiles, animés par les questions que posent les œuvres d’art. Cinéma et psychanalyse sont nés à la même époque et dans les deux cas, il s’agit de visionner, entendre un récit fait de creux, de manques ; un récit qui ne montre pas tout, où l’on interroge ce qui nous regarde. Ce séminaire se veut un « work-in-progress » sur les questions que posent le cinéma. Qu’est-ce que les cineastes nous apprennent du réel en cause dans leur travail, du malaise de l’époque? Qu’est- ce que la psychanalyse doit à l’Art ? Voilà le fil conducteur des conversations que nous proposons en prise directe avec ce que Lacan disait dans son hommage à Marguerite Duras : « toujours se rappeler que l’artiste précède le psychanalyste ».