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Soirée de la bibliothèque

Soirée de la bibliothèque avec Philippe Lacadée

"Robert Walser, le promeneur ironique"

Jeudi 04 avril 2024 à 21h

Le jeudi 15 février à 21h, nous avons le plaisir d'accueillir Philippe Lacadée à propos de son livre "Robert Walser, le promeneur ironique".

 

« Robert Walser. Écrivain suisse d'expression allemande, reconnu de son vivant par les plus grands – Franz Kafka, Robert Musil, Walter Benjamin […]. 
 

Philippe Lacadée fait le choix ici de ne pas tenter une “biographie” classique de cet homme si secret, si à l’écart du monde et autres, mais de la déduire de ses écrits. Ce sont les héros de Walser qui le présentent au monde. »

 

Responsables : Marie-Claude Lacroix et Céline Poblome-Aulit

Citation #1

« Pour Walser, là où est forclos ou refusé le désir de la mère, de plus morte très tôt, surgit pour lui l’Autre de la nature, doté de son langage sonore. Walser en décrypte les moindres sons, qui viennent se superposer de façon abstraite à la mère comme Autre du symbolique. C’est ainsi que Robert Walser nouera son être vivant au vivant de la nature. »

 

Lacadée Ph., Robert Walser, le promeneur ironique, Paris, Édition Michèle, 2022, p. 40.

Citation #2

« Walser déclare la parole bruyante, elle inclut un bruit dont on peut faire l’hypothèse qu’elle le parasite. C’est ce qu’il appelle le bruit de l’âme, le bruit du temps. La sonorité du signifiant qui lui fait entendre autre chose que le pur signifié, le fait rire, lui procure un plaisir qui soutient son écriture, et le maintient dans un minimum de semblant social. “C’est lui qui a eu cette idée, ce Lui installé au milieu de moi, cet accoucheur d’idées que j’abrite. Je vous assure que personnellement, de moi-même, je ne rirais presque jamais. C’est lui, c’est lui qui est toujours plein de rires, lui, le féérique.” [Walser R., « Il y a des gens qui vous en veulent », in Le territoire du crayon », Paris, Zoé, 2003, p. 10] »

 

Lacadée Ph., Robert Walser, le promeneur ironique, Paris, Édition Michèle, 2022, p. 155.

Citation #3

« Dans la neige, Walser se sent en confiance, pas du tout vaincu, mais au contraire vainqueur. Il ne porte pas de pardessus car il tient “la neige à elle seule déjà pour un manteau”, l’enveloppant “d’une merveilleuse chaleur”. Et c’est là, dans ce lieu, qu’il se réjouit d’entendre sa langue maternelle et de trouver une maison où tout se passe en silence. […] 

 

“Sur le chemin du retour, qui me parut splendide, il neigeait à gros flocons, denses et chauds. Il me sembla presque entendre résonner de quelque part un air de mon pays.” [Walser R., « Retour dans la neige », in Retour dans la neige, Paris, Zoé, 1999, p. 82-83] »

 

Lacadée Ph., Robert Walser, le promeneur ironique, Paris, Édition Michèle, 2022, p.  262.