AMP
Il n'y a pas de rapport sexuel
XVème congrès de l'AMP
Du jeudi 30 avril au dimanche 3 mai 2026

Argument de Christiane Alberti
Le titre de ce Congrès « Il n'y a pas de rapport sexuel » appelle d'emblée une remarque : c'est la première fois que le terme de « sexuel » figure dans le titre d'un congrès de l'AMP. L'occasion nous est donc donnée d'interroger ce qui a fait le scandale de la découverte freudienne, mais aussi son succès si l'on considère que Freud a contribué à la dissolution de la morale sexuelle civilisée, en portant au grand jour l'importance du sexuel dans l'économie psychique, jusqu'à pointer la sexualité infantile. Il en a étendu la signification, bien au-delà de l'accouplement animal et de la génitalité, en considérant par exemple que, dans la sexualité infantile (se référant au pédiatre Lindner [1]), c'est dans le suçotement qu'il faut voir le prototype de la pulsion sexuelle : une revendication primaire, primordiale de volupté, indépendante du besoin vital, un état du corps silencieux en relation avec lui-même. Comme il l'écrit, de manière radicale, dans « La morale sexuelle "civilisée"… » : « la pulsion sexuelle n'en fait qu'à sa tête » [2].
Depuis l'époque de Freud, un changement radical est intervenu dans la sexualité. La sexualité est omniprésente, rendue visible, s'étalant partout sur la toile et les réseaux sociaux. Lacan avait souligné, peu avant 1968, dans Mon enseignement, cette évidence que le véritable changement est là : la sexualité a perdu quelque chose de la jouissance clandestine et transgressive pour laisser place à une sexualité qui a « quelque chose de beaucoup plus public […], en plein vent » [3]. De ce fait, les sujets se voient délestés d'une parcelle d'intimité et de secret et comme précipités, hors d'eux-mêmes, sur la scène publique. C'est d'autant plus présent actuellement à l'époque du développement de la sexualité́ dans les espaces numériques.
La suite sur le blog du congrès
Argument de Ricardo Seldes
Présenter le prochain Congrès de l'AMP, dont le titre est un aphorisme, nous confronte à un défi, en raison des excellents résultats des deux précédents. Cette phrase brève n'est pas tout à fait un Haïku mais plutôt un condensé de savoir, créé et prononcé par Lacan en diverses occasions. Le Scilicet qui paraitra bientôt en donnera une vingtaine d'exemples.*
Nous pouvons considérer la possibilité de sonder son origine tant dans la trajectoire de l'enseignement de Lacan que dans les constructions freudiennes. Cela nous permettra d'interroger la manière dont Lacan a affirmé, puis nié et distribué les développements de Freud, ainsi que ses propres élaborations, pour conclure à un dire précis, toujours en mouvement et mis en question.
La suite sur le blog du congrès