Séminaire Clinique et Politique des Institutions
Séminaire Clinique et Politiques des Institutions
Familles et institutions
7 jeudis sur l'année académique de 21h à 22h30
1ère soirée du séminaire Clinique et politique des institutions
Le 17 octobre prochain, nous démarrons le séminaire qui a pour thème Familles et institutions. Nous y entendrons deux intervenantes, l’une qui travaille à la Coursive, Nathalie Lequeux, et la seconde, Héloïse Guilmot, au Courtil.
Les deux interventions feront valoir une clinique du sujet et de sa famille. Daniel Pasqualin nous rappelle dans son argument épatant que le sujet vient toujours avec sa famille, même quand celle-ci est absente. Nous y entendrons une clinique éclairée où il s’agit de partir du ou des symptômes du sujet et de la famille et de s’en enseigner. C’est une condition nécessaire pour y occuper une place d’intervenants civilisés.
Le séminaire s’inscrit en préparation des journées Pipol qui auront lieu les 12 et 13 juillet 2025. Celles-ci ont pour thème Malaise dans la famille.
La soirée se passe au local de l’ACF à 21h et sera présidée par Bruno de Halleux.
Argument 2024-2025
Familles et institutions
Quand une famille s’adresse à nous ou qu’elle nous est adressée par des professionnels du réseau, c’est que quelque chose comme un point d’impasse, de souffrance, est rencontré – quand le rapport au langage ne permet pas au sujet de traiter la pulsion de mort.
Le sujet vient toujours avec sa famille, même quand les membres ne sont pas présents. Dans le travail que nous faisons en institution avec des adultes, nous prenons en compte le fait que tout sujet se dépatouille avec quelques signifiants qui l’ont percuté. Ces signifiants viennent de son Autre et sont travaillés selon des modalités différentes d’une institution à l’autre. Dans les cures non plus, d’ailleurs, on ne peut s’empêcher de parler de sa famille. Avec l’orientation lacanienne, notre politique de travail n’est pas d’ordre éducatif, quand bien même, parfois, c’est ce qui nous est demandé par quelques parents et de nombreux professionnels. Rien ne sert de critiquer la famille, ce qui nourrit le fantasme d’être « meilleurs » que les parents. Ce penchant provoque et entretient la persécution, incarne un Autre qui saurait y faire. La culpabilité des parents est souvent déjà présente d’avoir mis cet enfant au monde ou de n’avoir pas su y faire comme il aurait fallu. A nous de ne pas la raviver ! Les familles sont mises sur la sellette par différents services qui profèrent qu’il faudrait, « leur apprendre la parentalité ! »
Comment ne pas tomber dans ce piège conceptuel, de trouver la recette de la famille parfaite ? Dans les médias, foisonnent des émissions dans lesquelles des « grands frères » ou des « nanys » viennent au secours de la famille « défaillante ». Interventions musclées s’il le faut. L’appel au père n’est pas loin. Réincarner le chef de la horde ? Cela ne marche pas.
Nous proposons autre chose.
Soit une orientation sur la jouissance. Arriver dans le travail avec une famille, à faire bouger quelque peu l’attente d’un enfant ou d’un sujet qui serait enfin comme les autres. En passant par la voie du symptôme, soit un bricolage, une invention singulière qui lui permettrait de se débrouiller autrement avec les autres et de traiter sa pulsion de mort.
Daniel Pasqualin