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Institut psychanalytique de l’enfant

Rêves et Fantasmes chez l'enfant

8e journée d'étude

Samedi 22 mars 2025

Argument

par Daniel Roy

Une introduction à la 8e journée de l’Institut psychanalytique de l’Enfant du Champ freudien [1] 

J’ai le plaisir de vous présenter le thème de la prochaine Journée d’étude de l’Institut psychanalytique de l’Enfant du Champ freudien. Comme tous les deux ans, il est le résultat d’un échange avec Jacques-Alain Miller, et cette année, parmi les thématiques qui ont circulé, la préférence s’est portée sur : « Rêves et fantasmes chez l’enfant ».

Un différentiel

Pourquoi cette préférence ? Dans ce titre, se manifeste un différentiel phénoménologique entre rêve et fantasme, qu’il nous revient d’éclaircir.

En effet, il se dit facilement qu’un enfant rêve ; cela enchante son entourage à l’occasion, ou cela l’inquiète si le rêve prend la forme du cauchemar. Les enfants eux-mêmes parlent très tôt de leurs rêves. Les praticiens que nous sommes interrogent souvent les enfants rencontrés sur le fait de rêver et sur le contenu de leurs rêves.

En revanche, que ce soit dans le discours courant ou dans le discours savant, il ne se dit pas qu’un enfant fantasme. Le terme fantasme, dans la langue, s’est trouvé aspiré par le champ sémantique des fantasmes sexuels tel qu’il se condenserait aujourd’hui dans un catalogue érotico-pornographique sur internet. Considérons qu’il y a là l’indication d’un déplacement et d’une condensation d’une valeur de jouissance sur une représentation imaginaire.

Pourtant, une psychanalyste avait mis très tôt le fantasme au centre de la vie psychique des enfants et de leur cure, Melanie Klein, cette « femme de génie [2]» comme la désigne Lacan, qui a su repérer la valeur de jouissance de certaines représentations imaginaires. Dans un texte de 1936 intitulé « Sevrage », elle écrit : « Le travail analytique a montré que les bébés âgés de quelques mois se livrent de façon certaine à la construction fantasmatique. Je crois que c’est l’activité mentale la plus primitive et que les fantasmes occupent l’esprit du tout petit enfant à peu près dès la naissance.[3] » Ce caractère radical de la position kleinienne n’effraie pas Lacan. Au contraire, il pointe selon lui une voie possible pour considérer le fantasme comme une petite machine où s’effectue le nouage entre la grammaire de l’inconscient et sa dimension pulsionnelle, comme l’indiquent ses nombreuses références à M. Klein dans les Séminaires IV, V et VI.

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