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Cours

Antenne clinique de Namur

Cours : "Le délire : de l’énigme à la certitude"

7 mardis sur l'année académique, 20h45-22h15

« Tout le monde est fou, c’est-à-dire délirant », c’est ce que Lacan énonçait en 1979. []

Freud, déjà, sous-entendait cette idée dans son texte « La perte de la réalité dans la névrose et la psychose. » []

Tout le monde est fou, mais pas de la même manière. Si le névrosé appréhende la réalité à la lorgnette de son fantasme, le psychotique, lui, le fait sans le secours d’aucun discours établi. « Les discours établis, ce sont des délires normaux », souligne Jacques-Alain Miller. []

À défaut, le psychotique doit inventer ce qu’on appelle un délire. C’est une invention pour lui tout seul.

Le délire dans la psychose, lorsque délire il y a, c’est-à-dire quand il ne s’agit pas de ce que nous appelons « une psychose ordinaire », révèle une structure particulière : quelque chose fait énigme, provoquant de la perplexité, qui peut se transformer en certitude, et mener à l’élaboration d’un délire construit.

Cette construction du délire constitue une tentative de guérison, disait Freud.

Plus tard, avec Joyce, Lacan passera d’une clinique discontinuiste à une clinique continuiste,

allant au-delà du binaire névrose – psychose.

Nous aurons l’occasion de revenir cette année sur les grands textes de Freud et de Lacan autour de la question du délire allant de Schreber à Joyce, en passant par le cas Aimée, le Séminaire III sur Les Psychoses, et le texte « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose.» []

[] Lacan J., « Journal d’Ornicar ? — Lacan pour Vincennes ! », Ornicar ?, n° 17/18, printemps 1979, p. 278.

[] Freud S., Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, 1973, p. 299-303.

[] Miller J.-A., « L’invention psychotique », Quarto, n° 80-81, janvier 2004, p. 12.

[] Lacan J., « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 531-583.