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TyA 23ème Conversation 5/02/2022

 

TyA
23ème Conversation
5/02/2022
Ce dont on ne guérit pas
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Argument
Il y a en chacun une part dont on ne guérit pas. Chacun est, dit Lacan à la fin de son enseignement, « empêtré » des conséquences des traces du langage : « on apprend à parler et ça laisse des traces. Ça laisse des traces et de ce fait, ça laisse des conséquences (1) ». Ces conséquences sont ce dont on ne guérit pas.
Certains sujets disposent pour s’en se défendre de ce que l’on appelle en psychanalyse un fantasme. Celui-ci leur donne un sens, les habille, et du coup, les encapsule, les réduise.
Pour d’autres, elles sont à ciel ouvert, dénudées – comme on le dirait d’un fil électrique –, et se manifestent telles quelles, se réalisent dans le réel, se réelisent.
La clinique des patients dits toxicomanes ou alcooliques qui s’adressent à nos institutions de soins relève essentiellement de ce deuxième cas de figure. Si elles sont toujours singulières, les conséquences qui se manifestent chez ces sujets les excluent du lien social ou les y inscrivent d’une façon particulièrement ravageante.
Le recours de ces patients aux drogues et à l’alcool est une tentative de les « traiter ». Par le signifiant : la drogue peut donner un sens à ces conséquences, être mise par eux en place de cause de celles-ci, les expliquer. Par la consommation : la drogue peut leur permettre de rompre – le verbe est de Lacan – d’avec ces conséquences.
Quelle place faisons-nous dans la prise en charge de ces patients à ce dont ils ne guérissent pas ? Dans notre lecture de leur situation ? Dans notre lecture de ce qui les pousse à s’adresser à une institution et à y revenir, souvent de nombreuses fois ?
Dans leur orientation en termes de lieux de vie et d’insertion dans le tissu social ?
Le sevrage ou la mise en place d’un traitement de substitution peuvent limiter le recours à la consommation de drogues et d’alcool, et le risque mortel fréquemment inhérent à celle-ci. Mais ils laissent, s’ils sont une fin en soi, le sujet en plan avec ces conséquences.
C’est là qu’un accompagnement sur mesure s’impose. Que produit celui-ci ? Permet-il de trouver, d’inventer un traitement alternatif, un autre savoir y faire avec celles-ci ?
Ou changent-elles de statut dans le fil de l’accompagnement ?
C’est à ces questions que nous essayerons de répondre à partir de la présentation et de la discussion de trois situations cliniques.
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(1) Lacan J., Le Séminaire, livre XXV, « Le moment de conclure », leçon du 10 janvier 1978 (inédit).
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Commission d’organisation :
Hélène Coppens, Céline Danloy, Marie-Françoise De Munck, Vic Everaert, Simon Flémal, Jean-Marc Josson, Nadine Page, Amandine Seifert.
Pour tout renseignement : jmjosson@scarlet.be

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