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Séminaire Dire de l’Art

Séminaire « Le dire de l’art »

7 mardis sur l'année académqiue à 20h

Deux phrases percutantes de Lacan orienteront, cette année encore, notre séminaire qui s’intéressera comme nous l’avons fait jusqu’ici, à des œuvres et à des artistes qui ont ce don ou cette faculté de serrer au plus près, de façon contingente et singulière pour chacun, ce réel aux limites du langage qui est également l’horizon de toute cure analytique.

« Ce que j’essaie d’expliquer dans mes Séminaires depuis vingt ans sans pouvoir le faire comprendre, pourquoi est-ce si clair quand on écoute Les Noces de Figaro de Mozart ?»

« Je crois, dit encore Lacan dans L’insu que sait de l’Une-bévue s’aile à mourre, qu’il y a plus de vérité dans le dire de l’art que dans n’importe quel blabla. […] Ce n’est pas un préverbal, c’est un verbal à la seconde puissance, […] un hyperverbal.»[

Avancer que le dire de l’art puisse enserrer une vérité ouvre une multitude de questions. Cela implique-t-il un « art-sujet » de ce dire ? De quelle vérité est-il question ici ? Quel type d’acte ce dire implique-t-il ? Comment le sujet qui le pose en est-il transformé ? Comment celui qui à son tour accueille cet art qui fait événement, rupture avec un discours normé, en est-il affecté ? Pourquoi ? Par quoi ? Quel type de lecture proposer de ce dire particulier sans l’écraser ou le réduire ? Est-ce seulement possible ?

Nous faisons le pari que, de sa rencontre avec une œuvre d’art, le sujet qui y consent peut faire usage. Que le réel, singulièrement éprouvé en termes de jouissance dans le corps, peut donner lieu à un dire qui puisse rendre compte de son expérience.

Nos interventions prendront de ce fait la forme de témoignages des effets d’une rencontre singulière avec un artiste ou une œuvre d’art, qui nous auront « dit » quelque chose de nouveau, parfois jamais pressenti auparavant. Nous dialoguerons avec des artistes, des critiques, des analystes pour enrichir notre recherche et approfondir nos questions.

Pascale Simonet

 

Lacan J., Le Séminaire, livre XXIV, « L’insu que sait de l’Une-bévue s’aile à mourre », leçon du 28 janvier 1977, inédit.

 Diego Masson conversant avec Judith Miller, « Lacan, la musique », La Cause freudienne, n° 79, 2011, p. 60.